Marine.
Je vous prie mes amies d'aller soutenir Marine et sa maman.
http://journaldemarine.over-blog.com/
L'ENFANT MOURANT
Ma mère, je suis las, et le jour va finir:
Sur ton sein bien-aimé laisse-moi m'endormir.
Mais cache-moi tes pleurs, cache-moi tes alarmes:
Tristes sont tes soupirs, brûlantes sont tes larmes.
J'ai froid. Autour de nous regarde: tout est noir;
Mais lorsque je m'endors, c'est un bonheur de voir
L'ange au front rayonnant qui devant moi se lève,
Et les rayons dorés qui passent dans mon rêve.
N'entends-tu pas des chants, des chants harmonieux,
Tels qu'un jour nous devons en écouter aux cieux?
L'ange est à mes côtes; il m'appelle, il m'attire;
Je l'entends qui me parle, et je le vois sourire.
Je vois de tous côtés d'admirables couleurs:
C'est l'ange aux ailes d'or qui me jette des fleurs.
Dans ce monde, ma mère, aurai-je aussi des ailes?
Ou bien faut-il mourir pour les avoir si belles?
Pourquoi me presses-tu tristement dans tes bras?
Pourquoi ces longs soupirs que je ne comprends pas?
Pourquoi ces pleurs ardents sur ta joue enflammée?
Oh! tu seras toujours ma mère bien-aimée.
Mais, je t'en prie encor, ne pleurs pas ainsi.
Si je te vois souffrir, hélas! je souffre aussi.
J'ai mal, et la douleur assoupit ma paupière.
Adieu. L'ange m'embrasse. Adieu, ma pauvre mère.
Source: Site d'Andersen