Ma chère Isabelle,

Je pense fort à vous, dans cet espace clos, rythmé d'allées et venues, qui ne sont pas toujours opportunes. Le mouvement devient alors souce d'anxiogènes.

Je ressens cette odeur caractéristique, dont je ne saurais définir les atomes mais dont, je sais, qu'il vous étouffe le nez et réussit à anéantir le goût de tout. Votre équilibre est alors menacé.

J'entends le son de ces potences, chargée de précieux élixirs, qui reste, insupportablement, strident et qui ne cesse de vous faire tressaillir. Le mode d'emploi toujours échappé est, encore réexpliqué. La perte de l'estime de soi est très discrête.

J'imagine ce petit désespoir, qui saigne rythmiquement votre coeur de maman. Chaque fois, que vous espérez, rapide, l'arrivée, tardive, de l'infirmière débordée, et qui devient alors un objet si peu empathique. Le rapport de forces ou la subtilité des échanges humains ébranle les plus vaillants.

Je refuse de me souvenir de toute cette inquiétude, quasi omniprésente, qui règne, en maître, dans ces service d'enfants. Ils sont tous malades et chacun, souffrant de pathologies singulières. Ces petits malades sont chéris par leurs proches. La famille reste accrochée à l'Espoir, de fait arrêté, et requiert une attention particulière de ce professeur pressé, dans ce couloir bloqué. Cette angoissante ambiance, unissant les parents blessés, ravive ma mémoire empêchée du Bonheur échappé.

Je pense fort à Bérénice, emportée dans ce tourbillon sans fin de piqures et de bassins; tourbillon qui révulse l'estomac et qui donne à tout l'amertume. Et c'est cette Amertume, qui lui enlève son univers chéri, sa maison bienveillante aux couleurs éclatantes et la pousse à mûrir. Les enfants sont Merveilleux.

Je pense à ce papa, pilier d'un foyer boulversé, s'enfuyant dans des Responsabilités connues et rachetant une maison comme "on s'achèterait" une nouvelle santé... Bien sûr, les parents, sont, comme tous, dans une grande confusion. Papa, qui, lui, se déplace entre ces univers opposés, santé-maladie, et qui, culpabilisant de son inefficacité imaginée, n'y trouve finalement aucune complaisance ni aucune pitié. Dans cette épreuve, il n'y a Maîtrise sur rien.

Je pense à toi, Isabelle, une maman positive et dynamique dont le seul souci semble être celui  de redonner du bonheur à tout ce déséquilibre. Les mamans sont formidables.

Je prie pour vous: Que votre quête trouve "sens" à toutes ces épreuves ... ainsi que pour toutes les familles frappées comme nous le sommes. Que l'harmonie soit retrouvée dans tous les foyers.

A bientôt!!

Christine.

 

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